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Génétique féline : les bases

Génétique : les bases

Tout d’abord quelques explications sur la composition du célèbre ADN (dont le doux nom est Acide Désoxyribonucléique) : pour résumer (car ce n’est pas l’objet de cet article), l’ADN est composé de séquences de ce que l’on appelle les bases.

Les bases entrant dans la composition de l’ADN sont au nombre de 4 : l’Adénine (notée A), la Thymine (notée T), la Guanine (notée G) et la Cytosine (notée C). Ces bases sont regroupées selon deux formes : d’un côté, regroupées par 3, elles forment ce que l’on appelle des codons. Une suite de codons forme une phrase. De l’autre côté, encadrant chaque « phrase », des groupes de bases forment ce que l’on appelle des séquences régulatrices qui permettent, comme leur nom l’indique, de décrire l’emplacement et le moment où les phrases doivent être lues.

Chaque cellule de l’organisme possède donc une suite de bases, formant ce que l’on appelle le code génétique. Ce que l’on appelle un gène est donc l’unité d’information génétique définissant un caractère physique (l’ensemble des caractères physiques définissent le phénotype, qui est régit par l’ensemble des gènes, appelé génotype).

Lorsqu’un organisme naît de deux parents de même espèce (au sens large, naturellement), la cellule initiale composant son organisme (formée lors de la fécondation) acquiert une moitié de son code génétique de sa mère, et l’autre moitié de son père. Par extension, chaque gène est donc composé de 2 copies, l’une venant de la mère et l’autre du père. Chaque copie est appelée allèle ; les deux allèles forment donc une paire d’allèles.

Le schéma ci-dessus, résumant un peu ce qu’il se passe lors de la transmission des gènes, nous permet d’enchaîner sur d’autres notions que nous allons énumérer simplement :

  • lorsque les gènes sont identiques sur la même paire d’allèles, on dit que l’individu est homozygote pour le gène considéré ;
  • lorsque les gènes sont différents sur la même paire d’allèles, on dit que l’individu est hétérozygote pour le gène considéré ;

Dominance / récessivité

La dominance, opposée à la récessivité, est le rapport le plus simple entre 2 allèles du même gène. Un allèle « A » domine un allèle « B » s’il s’exprime chez un individu hétérozygote « AB ». À l’inverse, l’allèle « B » est récessif par rapport à l’allèle « A » puisqu’il ne s’exprime pas lorsque « A » est présent.

Un caractère du phénotype déterminé par un allèle dominant ne s’exprime donc que si l’un des deux parents présente ce caractère. Par opposition, un caractère déterminé par un allèle récessif peut s’exprimer alors qu’aucun des deux parents de présentait ce caractère (ex : la dilution chez le chat). On peut représenter cet état de fait par une table dite de Karnaught :

Un chat gris dans des bras

Les gènes dominants sont toujours représentés en majuscules, les gènes récessifs en minuscules.

Quelques exemples avec un gène que nous appelerons G :
Père : GG (homozygote, s’exprime car dominant)
Mère : gG (hétérozygote, s’exprime)
donnera 2 combinaisons possibles :
50% de GG (s’exprime, homozygote)
50% de gG (s’exprime, hétérozygote)

Père : gg (homozygote, ne s’exprime pas car récessif)
Mère : gG (hétérozygote, s’exprime)
donnera 2 combinaisons possibles :
50% de gg (ne s’exprime pas, homozygote)
50% de gG (s’exprime, hétérozygote)

Père : Gg (hétérozygote, s’exprime)
Mère : Gg (hétérozygote, s’exprime)
donnera 3 combinaisons possibles :
50% de gG ou Gg (hétérozygote, s’exprime)
25% de GG (homozygote, s’exprime)
25% de gg (homozygote, ne s’exprime pas)

Une application pratique simple à comprendre est le gène Agouti (noté « A ») : si ce gène s’exprime, le chat est agouti, c’est-à-dire qu’il est tabby. Si ce gène ne s’exprime pas, le chat est uni (ou « solid ») : dans ce cas, il est forcément homozygote car les deux allèles doivent être « a ». Un chat uni est donc homozygote récessif sur le gène Agouti ! Par extension, deux chats unis ne peuvent donner ensemble QUE des chats unis.

Un cas particulier…

La quasi totalité des gènes sont situés sur des chromosomes « normaux », appelés autosomes. Ils existent de manière identique chez le mâle comme chez la femelle.

Cependant, le chat a une particularité qui lui est unique : le gène Roux (noté « O »). Ce gène, qui a la particularité de pouvoir être co-dominant (nous allons y revenir) se situe en effet sur le gonosome X (chromosome sexuel). Comme vous le savez, une femelle possède deux gonosomes XX, tandis qu’un mâle possède deux gonosomes XY. Leur descendance ne peut donc être que XX ou XY (ce qui régit le sexe des enfants, naturellement) puisqu’un seul gonosome est transmis à l’enfant par chaque parent.

La co-dominance du gène Roux s’explique comme suit :

  • le gène Roux se décline sous deux formes : O, qui donne une pigmentation orangée au poil (la couleur rousse ou « red »), et O+, qui donne une pigmentation noire au poil (ou ses déclinaisons, voir fiche consacrée au gène Noir, à venir). De ce fait, comme le gène O n’est porté que par le gonosome X, seule une femelle peut avoir les deux déclinaisons de ce gène (OO+, noir ET orange, c’est-à-dire écaille de tortue ou « tortie »). Ceci explique pourquoi seules les femelles peuvent être écailles de tortue !
  • cela signifie donc qu’un mâle peut être soit roux, soit noir (génétiquement parlant !) car le mâle hérite FORCÉMENT son gonosome X de sa mère. En d’autres termes, si la mère n’est pas rousse ou écaille, il est impossible que sa descendance mâle soit rousse !

À noter que quelques cas de mâles écailles de tortue ont été révélés, mais il s’agit d’aberrations génétiques dûes soit à une trisomie au niveau des gonosomes (XXY par exemple), et dans ce cas le mâle est stérile, soit à une aberration dans la disposition des gènes sur les chromosomes (duplication d’une partie du gonosome X par exemple).

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